Le Comoedia, lieu mythique et emblématique de Brest est une œuvre de l’architecte Michel Ouchacoff qui s’inscrit dans le patrimoine de la reconstruction…dans le patrimoine, mais surtout dans les cœurs … Le rénover pour sa troisième vie, c’est mettre à jour l’âme des brestois, ou se mêle force et nostalgie ; C’est se confronter à l’histoire récente et douloureuse de la ville. Cinéma ou théâtre ? Dans l’immédiat après-guerre, le cinéma n’a pas encore fait complétement sa révolution spatiale…il est encore conçu comme un théâtre classique, dont il reprend l’organisation les codes et les décors, tant à l’intérieur que sur sa façade dont l’entrée arbore une frise, métaphore du théâtre classique. Transformer ce lieu magique en centre d’art contemporain, c’est finalement poursuivre une évolution continue d’un lieu dédié à la culture, propre à capter l’air du temps, et propice à la confusion des genres inhérent au monde de l’art ; Partout en effet le patrimoine, fusse-t-il récent est devenu le cadre privilégié de l’art contemporain. Nous nous sommes donc rapidement accordé sur démarche volontaire et une évolution radicale mais respectueuse de l’architecture d’origine ; Le nouvel aménagement dépasse le conservatisme pour concilier le patrimoine, la création architecturale et l’art contemporain, et offrir un nouveau lieu d’expression plastique, moderne inventif et durable. Au travers un langage contemporain, il s’agit de changer le regard du public sur le patrimoine ; Et pour faire prendre la greffe, comme on greffe un nouveau cœur, la démarche doit être sincère, l’intervention qualitative et surtout intemporelle. La distribution d’origine répondait parfaitement à la nouvelle fonctionnalité du lieu, qui respecte les espaces majeurs des halls haut et bas, du balcon, du parterre et de l’espace scénique existant. L’ensemble s’organise selon un carré parfait sur la diagonale, et qui génère en coupe, un espace semi enterré quasiment aveugle. Pour s’adapter, le parterre est mis à plat, la scène et la fosse d’orchestre sont supprimés .Le bacon est modifié pour recevoir un nouveau gradinage structuré par des cimaises courbes ; une nouvelle scénographie, qui offre un linéaire d’exposition et permet déambulation et contemplation au-dessus du vide majestueux de la salle. > Une telle rénovation se devait d’intégrer avec discrétion et efficacité les éléments techniques nécessaires au confort : ascenseur, organes de sécurité, traitement d’air ; Un espace technique invisible a été créé dans le vide de l’ancienne cage de scène ; Dans ce nouvel écrin tout en intériorité et en nuance, un soin particulier a été porté la lumière pour créer une ambiance lumineuse très contemporaine, et mettre en valeur la richesse du décor et plus particulièrement le plafond en staff, orné des Neptune du sculpteur Jean René Debarre . Rénover le Comoedia, c’est révéler un lieu, comme on révèle un artiste ; c’est mettre en avant une qualité spatiale d’un patrimoine exceptionnel, pour créer un lieu d’exposition non conventionnel modulable et totalement unique, en harmonie avec les œuvres dans le mariage et la singularité du blanc et du doré.
Maître d'ouvrage :
Privée
Mission :
Base + OPC
Surface :
532 m²
Coût estimatif :
1 091 965 €
Phase :
Livré 2018